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ANALYSE: Ce qui n’a pas été dit…

L’entreprise tunisienne connaît un marasme remarquable résultant des choix transitionnels adoptés dans les différents plans, notamment dans celui de l’économie.

La transition politique a permis à l’entreprise d’occuper une position marginalisée dans le processus de développement. Or, c’est l’entreprise qui investit, qui emploie, qui produit et qui distribue des revenus aux salariés et aussi à l’Etat… Ces choix transitionnels ont permis à l’entreprise tunisienne de corrompre sa compétitivité, d’affaiblir sa position sur le marché local et de se marginaliser sur les marchés extérieurs, et particulièrement celui de l’Union européenne, indépendamment des considérations géographiques et historiques.

Un parcours sans faute de la transition, du désajustement de l’ajustement structurel et de la répression financière bien comprise et bien orchestrée qui a consacré la marginalisation de la Tunisie dans l’espace de partenariat et de libre-échange de l’Union européenne et de l’Afrique.C’est que l’entreprise inefficiente est un concept indivisible. C’est la source incontournable de destruction de richesse et de mal-être social. Son développement répond à l’objectif final de l’aggravation soutenue du mal-être collectif. Les assises des « Journées de l’entreprise 2021 » bon chic et bon genre devaient en débattre. C’est qu’à cela que la réal-compétitivité transitionnelle de l’entreprise devait viser. Sauf qu’un certain nombre de préalables n’étaient pas au rendez-vous, dont notamment :

En premier lieu, l’entreprise tunisienne a besoin d’équipements modernes à la pointe de la technologie et à des prix compétitifs. Forts de leurs capacités de financement et/ou d’endettement, et du soutien d’un système financier efficient (?). Or, pour que les entreprises puissent investir et  employer dans des secteurs et des branches porteuses, à fort contenu technologique, la question qui se pose n’est-t-elle pas de savoir si un système financier encore plus libéralisé et donc moins administré et moins monolithique ne contribue-t-il à accélérer un processus autoentretenu ? : … création de richesse – investissement – emploi – création de richesse….  En deuxième lieu, à l’heure actuelle, l’investisseur tunisien, et a fortiori étranger, a besoin d’un environnement des affaires transparent et stable. Ce à quoi devraient viser les Pouvoirs publics en Tunisie. La mise en place de cet environnement des affaires après cinq décennies d’une économie dirigée et administrée, et après l’intermède d’un ajustement structurel improbable et inachevé, ne relève pas de la sémantique, mais d’une logique de « real politique » qui s’insère dans un contexte d’une économie sociale de marché remise en place, dans les tiroirs, depuis plus trois décennies… qu’il s’agit de remettre sur la table.

En troisième lieu, l’entreprise tunisienne a besoin d’une visibilité à moyen  terme, pour pouvoir optimiser ses ressources et produire dans les conditions optimales.

A cela, l’entreprise demande une information parfaite qui lui permettrait de planifier sa production, ses investissements et sa demande de travail. Cette information économique et financière est sous-tendue par la publication de données et   incombe aussi bien aux institutions publiques compétentes qu’aux institutions privées. L’analyse de ces données, différentes selon les angles de présentation des analystes, doit refléter une diversification des orientations. Il reviendra à l’entreprise d’opter pour la stratégie qu’elle jugerait la meilleure. Sachant qu’en matière de communication économique et financière, l’information est sacrée, le diagnostic est libre, dans le cadre du protocole d’analyse.

L’entreprise tunisienne, aujourd’hui, est confrontée à une concurrence qui se fait de plus en plus farouche, dans un contexte de crise économique mondiale aggravée par une pandémie à facettes multiples, et dans plusieurs secteurs stratégiques.  Le défi ne serait-il pas de trouver le moyen de contourner ces chocs financiers et réels internes et externes dans le but de permettre à l’entreprise tunisienne de préserver sa position sur le marché local et étranger, et de tirer profit de la reprise anticipée de l’activité post-covid?

Cette quasi loi du développement endogène est la base de toute politique de Ri-lance, quel que soit le pays concerné. Elle est sous-tendue par l’enracinement de la culture du travail, de l’innovation, et de l’entrepreneuriat.  Elle est surtout sous-tendue par une cohésion sociale à toute épreuve.

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